Le Journal

Lundi 11 juin 2018
J’ouvre l’application « Pages » et j’ouvre un nouveau document. Je ne sais même plus à quand ça remonte la dernière fois de ma Vie que je me suis arrêté pour écrire. Peut-être dix ans, qui sait, plus? De toute façon j’ai perdu tous mes écrits du passé, qu’ils soient sur papier ou informatisés, je n’ai plus rien. Ecrire me manque, j’en suis conscient.

Vendredi 23 octobre 2020
Quelle drôle d’époque ! Assis à mon bureau à la maison, dans le auvent, chauffé. Pixel ma chatte dans son panier, Maxime qui dort encore, le soleil va se coucher. Drôle d’époque que je vis, qu’on vit tous sur la planète. Une maladie contagieuse fait des ravages, un virus apparu il y a une année maintenant. L’autre jour j’ai rêvé d’écriture, j’ai rêvé que ça fait tellement longtemps que je n’ai plus écrit un seul mot, qu’écrire est important, important pour moi. On est le 23 octobre de l’année 2020, il pleut. Il pleut depuis maintenant 24 heures, et ça n’a pas l’air de vouloir s’arrêter. Je cherche mon âme, perdue quelque part ailleurs il y a longtemps, cette âme qui me définit, qui me justifie, qui me manque. Je ne bosse plus depuis longtemps, je fais semblant. Je ne crée plus, je ne dis plus rien. Je me laisse bercer par la morosité ambiante, je doute. L’hérisson passe chaque soir maintenant, il se sert dans la gamelle des chats, les chats lui laissent toujours quelque chose à manger. Maxime crée, ces jours il a ressorti son clavier et il compose de nouveau de la musique. Ma mère me manque, elle est partie le 19 août 2016, comme ça. Pixel change de place, elle est maintenant sur la table, dans son coin préféré, sur la pile de cartons. La pluie, le bruit de la pluie incessante, je me laisse bercer par elle. Elle se lèche, Pixel prend soin d’elle. Hier elle nous a ramené une grosse souris, je dirais plutôt un gros rat, elle était contente, m’a dit Maxime. Des fois elle regarde dans le vide, elle fixe un point au loin, elle médite. Fallait bien recommencer quelque part, je recommence ici. Les mots arrivent, les mots tombent comme cette pluie d’automne, comme les feuilles mortes dehors, autour de la caravane. La Suisse vit la deuxième vague de la pandémie, elle se referme à nouveau, tout le monde doute, tout le monde. Kilo qui rentre, c’est rare de le voir dans mon atelier. Il prend soin de sa patte blessée, il se laisse câliner. Mes chats me protègent, ils veillent sur moi. J’aime cette maison, cette petite maison. J’aime ma Vie. La créativité est la capacité à ressentir le souffle chaud de l’Univers. Je travaille, j’ai beaucoup de travail depuis deux ans maintenant, je crée et je doute. Je fais travailler mes collaborateurs et mes stagiaires, ils croient en moi, et ça me réconforte. J’ai envie de paix et de plénitude, j’ai envie de pluie et de larmes, je vibre. Ma mère et les fous rires avec elle me manquent. Le monde a changé, le monde attend. Un risotto aux chanterelles, c’est ce que je pense cuisiner ce soir, demain on va à Genève. Des années. Je n’écris plus depuis des années maintenant, et dire que l’écriture m’a toujours aidé, c’est elle qui me justifie, qui me propulse, qui m’accepte. La pluie persiste, Pixel change de position et Kilo veille. Maxime lit. La Vie est simple et belle, la Vie est un trésor et un miracle, elle est la merveille de l’âme, l’espoir de la pensée, la grâce de la forme et la plénitude des couleurs. La Vie nous demande. Lundi j’aurai 51 ans, lundi c’est le jour de l’acceptation, c’est le jour de la confirmation. Demain on change. Pixel fixe son point imaginaire. Kilo est parti. J’écris, j’existe. Les mots défilent, les mots apparaissent.

Dimanche 25 octobre 2020
Le chat, Kilo, qui sort en courant de l’auvent ce matin, je viens de me réveiller. Ils m’ont réveillé les chats, ce matin. Le chat roux qui lui court après, ensuite ils disparaissent dans le trou du grillage au fond du jardin. Sacrée dispute. Leurs cris de guerre m’ont extirpé des rêves, ils m’ont projeté dans ce dimanche d’octobre, la veille de mon 51ème anniversaire. De la merde partout, la niche de Pixel en était remplie. J’ai nettoyé et mis ses couvertures à l’air. Penser. J’ai des moments de lucidité, je me souviens que penser est la source, que penser sert à rester connecté avec l’Univers. MacOs High Sierra s’installe sur le nouvel ordinateur de Maxime, il reste 12 minutes. La ville de Genève hier, les gens masqués qui vont et qui viennent, l’envie de tous d’être et de ressentir, une cacophonie silencieuse, la planète entière c’est définitivement arrêté le 13 mars 2020. Hier et aujourd’hui le soleil nous a gâté, après tant de pluie. Demain elle reviendra. J’ai terminé de nettoyer mon compte Facebook ce matin. J’ai effacé et masqué une quantité inimaginable de posts, de links, de commentaires. Un plongeon dans mon passé, un retour au futur qui me définit et que j’ai voulu protéger. Les couleurs rouge, jaune vert et brun de l’automne, les arbre qui m’entourent. La ville de Lausanne et ses sons au loin, Le lac, le Léman. Maxime est avec Rachel, sa tante, chez grand-père à Renens. Je l’ai vu changer en 12 ans, Maxime, en bien. Sa présence et sa force m’accompagnent, ses doutes et ses peurs, ses craintes et ses espoirs aussi. L’installation du nouveau système MacOs peine. Pixel dort sur le toit. Ne pas s’arrêter, ne pas arrêter la petite rivière des pensées, cette rivière qui va redevenir, tôt ou tard, un fleuve. Laisser venir. Vivre. Les sens, l’émotion et la pensée, on est bêtement ça, ou que ça. Il n’y a pas de sens, sauf celui qu’on veut bien lui donner. Regarder et commenter nos actions physiques par la pensée, se reposer dans la pensée originelle et attendre la pensée créatrice. La pensée créatrice est pérenne, universelle. Elle existe depuis toujours et elle existera pour toujours. On est des témoins de la beauté. La Nature en est témoin. La pensée cartésienne ne nous aide pas, elle est une entrave à notre redécouverte, elle empêche à nos âmes de renouer avec l’essence et avec la raison de notre présence, ici sur Terre. La raison cartésienne nous a permis de passer du charbon à l’ordinateur, la suite voudra un nouveau paradigme. L’époque non-cartésienne de l’évolution de l’Humanité a permis une multitude de découvertes: de la découverte du feu à la roue, en passant par les pyramides. Machines.  

Dimanche 8 novembre 2020
Mon cher Donald Trump,
J’ai envie à mon tour de te laisser un mot, tout le monde le fait en cette nuit de fête. Je le fait avec mon cœur, et avec ma plus grande estime. Donald, ça fait 4 ans que je me marre de tes Twitter, de tes sorties loufoques en conférence de presse. T’as été pour moi une source d’inspiration créative et tu m’as permis de regarder le monde politique d’une autre manière. Avant je pensai que la politique c’est le pouvoir. T’as réussis à me faire pleurer le jour que t’es allé voir un dictateur notable, et que t’as toi même pleuré à l’idée d’avoir enfin trouvé un ami. T’as réussi à faire en sorte que les médias changent systématiquement tes propos, je sais, sans vouloir. T’es bon dans ton âme et ça se voit tout de suite. J’ai même créé une page à ta gloire, depuis censuré par Facebook. T’as cartonné là où beaucoup de présidents américains n’ont pas réussi : faire rire la planète entière pendant 4 ans. T’as retiré toutes tes armées et pendant 4 ans tu n’as pas déclenché de nouvelles guerres, je t’en remercie, mais le monde a perdu son gendarme, tu me comprends, le monde que tu nous laisse n’est pas (plus) un monde de paix. Tu nous laisse un monde instable, un monde qui va virer en guerre fratricide, une guerre inévitable. Une guerre globale, tu vois ce que je veux dire.
Merci Donald, merci d’avoir remis sur pied l’économie américaine avec la découverte de nouveaux gisements de gaz de schiste, en fermant des usines traditionnelles et essentielles, et en laissant des milliers de tes compatriotes sans espoir, sans avenir. Je voulais aussi te remercier de m’avoir appris le respect de l’autre, le respect envers les femmes, envers les minorités, le respect envers les migrants qui fuient la vraie guerre pour se réfugier aux USA. Merci pour tout Donald, t’es et tu restera pour moi une grande source d’inspiration, sans toi le monde ne serait pas ce qu’il est maintenant. Merci aussi pour le bel exemple de guérison miraculeuse quand t’étais malade de la Covid. Ton approche scientifique aux problématiques actuelles m’as toujours fasciné. T’as raison, t’es mon nouveau super-héros ! 
J’ai sûrement oublié des remerciements, tu m’en voudras pas d’accord?
Grazie, ma fammi il piacere di non rompermi più il cazzo ! Bien à toi, 
Rasmus

Dimanche 6 décembre 2020
C’est la Saint-Nicolas, du charbon pour tous en cette année 2020. Faudra pas s’étonner si dans quelques années le charbon sera mouillé. Un mois maintenant que je n’ai plus laissé de mots sur ces pages. Le monde change, le monde se perd. Le monde mute.
La matière noire, il semble que 95% de l’Univers soit fait de matière noire, une matière qui a ses propres propriétés physiques, sa masse et son influence dans notre propre monde. Elle est juste invisible pour nous. La lumière la traverse. C’est la quatrième révolution copernicienne. On est le 5% du compréhensible humainement parlant. C’est peu.
L’intelligence artificielle, et surtout l’intelligence artificielle générale (IAG), c’est à quoi mon monde aspire. Il respire encore, mon monde. Il fait nuit, je ferme les rideaux de mon atelier. Pixel posée sur ma table. Un monde gouverné par un ordinateur ? Oui je n’attendais pas mieux.
Maxime se lève, sa journée commence. Vivre aux marges, et ne pas trop s’inquiéter du monde, pour vivre dans l’ombre. Je n’aurais jamais pensé, à une certaine époque de ma Vie, que son sens profond puisse être ça. Je suis heureux d’en être arrivé à ça, de vivre ça bêtement. Je suis béni des dieux. Ce n’est pas un pourquoi. Un poulet au four, avec des fines herbes, c’est ça le programme.
Le poulet était magnifique, d’un gout étrangement espagnol. Marcel est passé ce soir, on a discuté les trois dans l’atelier, il a envie de se défendre, il a envie d’ailleurs. Il veut aller ailleurs. Marcel veut vivre. 
Rien ne se passe comme on pense. On pense d’être mais on est rien, on est pas ce qu’on pense. On est juste un fruit, on est le fruit de la pensée de l’Univers, ce même Univers qui nous fait et qui nous justifie. On aime penser à qu’on le comprend, mais on ne le comprend pas. On ne pourra jamais le comprendre. On est son bête Rêve. On rêve. 
La science cherche ça : la justification. L’Art et la création artistique cherchent ça : le sens. La justification du sens est le but à atteindre. Sans ça rien ne se fait, sans ça rien ne se fera. Aimer le geste, la pensée et l’acte humain sont l’essence du savoir. On ne cherche pas à savoir, on cherche l’acte et on fignole la pensée.

Mardi 9 février 2021
Aujourd’hui je suis allé me promener en campagne. Je suis allé dans les haut de Lutry, une heure de bus depuis le lac. Je voulais voir à quoi ressemble le camping du Portillon. C’est beau. Beau cadeau en ce 9 février 2021. Une heure et plus de promenade en forêt et dans ces paysages campagnards qui font de ce pays de Vaud un coin du monde que j’aime. J’aime le calme que la vue sur le lac me procure, ces horizons infinis qui invitent à la méditation, à la simple contemplation. Je crois que j’ai envie de vivre là haut. Juste une saison d’été.

Dimanche 25 avril 2021
« Regarde! » me dit il. J’ai mon appareil photo entre mes mains, je suis forcé de regarder, mais je ne répond pas. Je prend la photo, comme ça. Je la vois en vrai que deux semaines après, dans ma chambre noire. Pour être noire la chambre noire était noire! D’un noir sombre mais lumineux. C’était l’endroit que j’aimais le plus au monde. J’y passais chaque petit moment de « libre » que j’avais dans ma vie de jeune adulte, d’adolescent que j’étais. La photo était là, belle, magique et lumineuse. Un arbre, un arbre comme des millions d’arbres. Un arbre sans feuilles, sans plumes. Dans un ciel gris, lumineux mais gris. D’un contraste saisissant ! De la pureté photographique, l’arbre photogénique ! L’extase. Du noir, du blanc.
Ma photographie !
Vivian et Christophe viennent de partir. Maxime est dans la chambre, Kilo sur le canapé d’en face. Pixel rentre, mange deux croquettes et ressort. Une semaine maintenant qu’on est au Portillon, le camping à la campagne. « Je crois que j’ai envie de vivre là haut. Juste une saison d’été ». On vient de passer une très belle soirée. Le feu s’est éteint.

Lundi 10 mai 2021
Ce soir, à 21h21, je me fais la promesse de ne plus bouger la matière de Maxime dans et autour de la maison !

Samedi 4 décembre 2021
Ce matin je suis sorti très tôt de ma grotte, j’allais aux toilettes. J’ai croisé la concierge, elle me demande si je ne passe pas à Denner plus tard. « Oui, je vous ramène quelque chose? ». Juste du pain. Je monte à Denner, je croise la caissière, elle me dit que le pain a doublé de prix, et que c’est à cause du changement climatique. Je reprend le bus et je discute du prix du pain avec le chauffeur, il me demande si j’avais assez de sous pour m’acheter le ticket. Je répond non. Il arrête le véhicule et me fait descendre, les flics arrivent et m’embarquent. Au poste, me demandent si je suis vacciné. Je répond non. Je me retrouve au CHUV à Lausanne, centre névralgique de la pandémie mondiale. L’infirmière arrive et me demande si j’ai peur des piqûres. Je répond non. Dans le doute elle me pique à gauche et à droite. Je sors de l’hôpital, toujours avec le pain de la concierge sous le bras, je me dis que ferais bien de rentrer. Je prend un taxi. Le chauffeur me demande si j’aurais assez d’argent pour lui payer sa course. Je répond non. Il me laisse à la Place de l’Ours. Une vielle dame me demande de l’aider à traverser la route. Je répond non. Je ramène la vielle dame au CHUV après que le bus 7 lui ait passé dessus. L’infirmière me demande si je suis vacciné. Je répond non. Elle me pique en me demandant gentiment de remettre mon masque. « Quel masque? » je lui demande. Je me fais foutre dehors sans explications, les flics m’embarquent. Le pain pour la concierge déjà entamé sous le bras. Au poste de police je suis mis en file d’attente dans une cellule grise. Mon tour arrive, madame la policière me demande si j’ai payé le ticket de bus. Je répond non. Le chauffeur de taxi est lui aussi au guichet, il me reconnaît. Je répond non même avant qu’il me pose la question « aviez-vous l’intention de payer votre course? ». Je répond timidement non. Ils m’embarquent dans une voiture avec gyrophares allumés, direction le CHUV, je me retrouve dans le service psychiatrique et une infirmière du service me demande si je suis vacciné. Je répond non. Elle me dit que oui. Le pain de la concierge m’est bêtement confisqué. J’ai envie de pisser depuis ce matin. Je pisse bêtement dans le couloir du CHUV. Une assistante blonde et charmante vient me voir, me demande si je suis fou. Je répond naïvement « non ». Elle me demande de remonter mon masque. Je commence à avoir faim. Ils reviennent et me (re)font une injection anti COVID 19. Mes bras me font mal, je leur signale l’état dégradé de ma santé physique. J’ai de la fièvre, mes poumons peinent à fonctionner, ma gorge est sèche et je vois double. Je suis transféré aux soins intensifs, ils me demandent d’ôter mes lunettes. Je répond non. Ils me demandent si je suis vacciné et si ce reste de pain est à moi. Je répond non. 
Je suis toujours aux soins intensifs, section psychiatrie du CHUV, si quelqu’un sur FB croise la concierge pouvez-vous s’il vous plaît lui dire que son pain est sec. Et que je ne vois plus rien sans mes lunettes ?

Lundi 28 février 2022
On aurait retrouvé le tsar de Russie dans une ruelle de la périphérie de la capitale ce soir, complètement frigorifié. En criant « NON À LA GUERRE » il aurait été ramené chez lui sans résistance.
Réchauffé et nourri autour de la cheminée du Kremlin il aurait demandé à qu’on lui passe son chapeau. « Mon chapeau bordel de merde ! Je suis Napoléon ! »
Précédemment: 
Tôt ce matin, en sortant de sa douche, le tzar de Russie aurait glissé sur les catelles humides de sa salle de bain dorée, et il aurait violemment cogné sa grosse tête contre le lavabo. Rapidement secouru par ses domestiques et médecins, ils ont heureusement confirmé qu’il va bien !
On l’aurait ensuite aperçu courir tout nu dans les rues de la capitale en criant « NON À LA GUERRE ! »

Mercredi 9 mars 2022
La guerre en Europe depuis presque deux semaines.

Jeudi 17 mars 2022
J’en ai à marre de courir après des imbéciles. La Terre se meurt. La Terre s’efface. On est là parce que « c’est mieux quelque chose plutôt que rien » dans l’Univers. 
Tout ce qu’on vit, et ceci depuis des millions d’années, est le fruit de la pensée du « Tout ». Notre petite vie ne change rien au paradigme. Vivre et mourir, hélas c’est notre condition. Mourir par une guerre fratricide ? Une guerre nucléaire ? Mourir de faim ? Mourir ?
Mais « Vivre » ? Est-ce qu’on s’est déjà posé la question de quoi est fait le mot « vivre » ? On est la « Vie » ? Oui, on est sa représentation et son sens le plus profond et vrai. On est ça.
On est le fruit de ce qu’on pense être individuellement, si on pense qu’on ira dans le mur on ira dans le mur. Si collectivement on pense que ça va bien se passer on aura une chance en tant qu’espèce. Nos pensées forgent l’Univers qui nous entoure, on est une petite partie atomique et inextricable de l’équation. 
Penser qu’on « est » nécessaires c’est le début de la fin. On « est » pas nécessaires, mais on participe par contre à cette merveille qu’est la Création Universelle. On est avant tout des atomes qui se déplacent et se figent dans l’espace-temps, ce même espace-temps qui ne peut pas exister dans la Réalité, qui n’est rien d’autre que le « Tout », ce tout Divin. Ce « Tout » qui est depuis toujours et pour toujours. Sans sens, et pourquoi le contraire? On est le Rêve du Divin.
Comprendre l’équation c’est « vivre ». On est une partie infime de son idée, on est l’Idée Même. 
On sera ce « Tout » si on veut bien y participer. Le Paradis est Ici.